Dire qu’on « larguait » les amarres avec le jazz de Stephen Binet serait peut-être excessif, car nous étions déjà embarqués, d’autant plus que sa musique si virtuose, si libre de ton, n’en était pas moins construite pour glisser sur l’onde, « thinking of you » ou partant « en voyage » . C’était quand même réjouissant de sortir du cercueil des musiques rebattues et « mortes » pour pouvoir se faire un chant qui serait celui d’aujourd’hui tout en étant très « facile » d’accès. Il semblerait que le pianiste-compositeur, qui nous a aussi fait découvrir une extraordinaire pièce –transcrite pour le piano seul – de Fred Hersch, puisse techniquement se permettre beaucoup. En tout cas, il nous a fait voyager de façon inattendue. – « De chez toi, aux couleurs du pays rêvé »